Celtic Glasgow
Glasgow Rangers

La rivalité entre le Celtic Glasgow et les Glasgow Rangers

Glasgow a beau posséder cinq clubs de football de premier rang (Clyde, ueens Park, Partrick Thistle, Celtic, Rangers), seuls les deux derniers cités se vouent une véritable rivalité. Et, sans ces deux clubs, le championnat écossais connaîtrait certainement le même anonymat que celui d'Irlande ou du Pays de Galles.

Mais l'Ecosse a la chance de pouvoir posséder deux clubs au public phénoménal. Quiconque pénètre dans l'antre de Celtic Park avec une autre tenue que la "verte et blanche" sait qu'il ne va pas vivre un match plaisant.
Les supporters vivent pour leur club, et s'acharnent sur l'adversaire. Mais n'allez pas croire que les supporters des Rangers soient déméritants.

Alors imaginez l'ambiance lors du "Old Firm", la confrontation entre les deux clubs de Glasgow, surtout lorsqu'on sait que l'énorme rivalité unissant ces deux clubs n'est pas dûe qu'au football.


Pour comprendre le sentiment de dualité entre les Rangers et le Celtic, il faut se replonger dans le passé. En 1873, une quinzaine de jeunes écossais jouent au football sur de multiples terrains des faubourgs de Glasgow. Trois ans plus tard, ils s'installeront définitvement dans le quartier de Govan, aux bords de la rivière de Clyde animée par l'activité des chantiers navals qui amènent par là beaucoup de travailleurs.

Ceux-ci, à partir de 1897, se retrouvent le samedi à Ibrox Park, pour encourager l'équipe locale, les Glasgow Rangers.

C'est à la suite d'un match opposant les Queens Park de Glasgow aux Hibernians d'Edimbourg, que la décision de créer un nouveau club va être prise. En effet, lors de ce match, la majorité des glaswegians soutient les Hibernians, le club des immigrés irlandais d'Edimbourg. C'est alors que l'idée d'imiter l'exemple de la capitale va faire son chemin dans les associations paroissiales de la ville. Ce club est créé en 1888, mais encore faut-il lui choisir un nom. Certains préféreraient un Glasgow Hibernian, alors que la majorité opterait pour un nom unissant l'Irlande et l'Ecosse : le Celtic.

Le maillot, à la création du club, est blanc. L'écusson est une croix celtique. Les "Hoops" (bandes vertes du maillot) n'arriveront qu'en 1903, en même temps que l'apparition du trèfle sur l'écusson.

Le premier derby entre les deux clubs se scellera par une victoire 5-2 du Celtic, score toutefois banal pour l'époque. Avec le légendaire Willy Maley comme président, le Celtic va rapidement se professionnaliser, et l'influence des prêtres catholiques fondateurs du club va diminuer. Le président engage des joueurs de tout le pays et de toutes confessions. Il n'existe, à cette époque, aucune rivalité Celtic-Rangers, la ville de Glasgow possédant une dizaine de clubs. Le rival du Celtic est à l'époque les Queen's Park, grand défenseurs de l'amateurisme, menant une politique divergeante de celle du Celtic.

Dès le début du vingtième siècle, le derby est surnommé le "Old Firm", comprenez "la vieille combine", car un des deux clubs prêta un jour un gardien à l'autre afin de pouvoir disputer un match faceà Hibernian en Coupe, ce qu'un journaliste, outré, appela une "Old Firm".

Mais, dès 1909, à Hampden, lors d'un match opposant le Celtic aux Rangers, des supporters s'attaquent aux forces de l'ordre. Ceci fut à l'origine d'une centaine de blessés. Aussi grave fut l'événement, il ne fut pas considéré à l'époque comme la conséquence de la rivalité entre les deux clubs.

La communauté irlandaise, défavorisée dans la société écossaise, va alors pouvoir posséder un élément de fierté avec le Celtic qui fait partie des grands clubs du championnat écossais. La communauté protestante et les ouvriers de souche écossaise voient en l'arrivée de la communauté irlandaise une concurrence déloyale. Ceux-ci vont se regrouper dans le club des Glasgow Rangers, car l'amateurisme (encore partiellement présent aujourd'hui !) des Queens Park commence déjà à lui faire faux bond.

C'est à cette époque d'ailleurs, vers 1915, que l'Irlande affirme sa volonté de détachement de l'île, avec notamment les Pâques sanglantes en 1916. Les supporters du Celtic soutiennent leur île natale avec leurs chants, renforçant ainsi l'opposition avec des écossais attachés à l'Empire. Les tribunes d'Ibrox Park vont donc se remplir de plus en plus de banderoles "anti-Celtic".

Depuis bien longtemps, ce clivage est présent dans la société, mais, pour la première fois, il a des conséquences sur le sport. La crise économique s'abattant sur Glasgow dans les années 30, provoquant le déclin de l'Empire britannique, ne va pas favoriser l'entente entre les deux clubs de Glasgow.

Ce qui va renforcer cette rivalité, c'est le fait que Glasgow est une ville violente, dans laquelle sont présents de nombreux gangs, dont certains sèment la zizanie chez les supporters. Le Celtic possède d'ailleurs son gang : celui de Tim Malloy, présent dans les ghettos irlandais. Toutefois, les Rangers ont également leur gang, celui de Billy Fullerton.

En septembre 1931, un drame qui n'a rien à voir avec la rivalité va pourtant se produire lors du Old Firm lorsque John Thompson, gardien du Celtic se brise le crâne en plongeant dans les pieds du nouvel attaquant des Rangers, Sam English. 30 000 personnes assisteront à ses obsèques, et l'on trouve encore des écharpes du Celtic sur sa tombe. Cela prouve tout de même l'intensité d'un match comme le Old Firm.

Dans les années 1950, tant la rivalité et le mauvais climat gagnent du terrain, la Fédération écossaise menace d'exclure le Celtic du championnat du fait des drapeaux Celtes qui flottent dans les tribunes. Cette menace ne sera jamais mise à exécution, malgré le refus du club, soutenu par les Rangers !

Pourtant, le Celtic a toujours eu une équipe mixte, avec certains joueurs protestants dans l'effectif comme Peacock, Kenny Dalglish, Ronnie Simpson, Danny McGrain, qui fut refusé par les scouts des Rangers du fait d'un prénom sonnant trop catholique, ou encore Wallace. Malgré la présence de ces joueurs dans l'effectif, la nomination d'un manager protestant à la tête du Celtic en 1965 ne s'est pas faite dans la douceur. En effet, Jock Stein dut s'employer pour convaincre le board du club, avec le soutien du président de l'époque Bob Kelly. Cette nomination fut une grande réussite, avec, notamment la Coupe des Champions gagnée en 1967. Toutefois, à la fin de son ère dorée, il ne sera pas conservé dans le board. Certaines rumeurs avancent que c'est à cause de sa religion, d'autres à cause d'un fort caractère.

En 1971, alors que les deux clubs étaient prêts à se quitter sur un score nul de 0-0, Jimmy Johnstone marque à l'ultime minute pour le Celtic. Par dépit, les supporters des Rangers quittent le stade, mais une clameur leur fait comprendre que les Rzngers ont égalisé. Une émeute eut alors lieu chez ces supporters dépités, qui voulaient revenir dans le stade admirer la joie des leurs après cette égalisation. Le reflux provoque une bousculade énormé, provoquant la mort de 66 personnes.

Plus de quinze ans plus tard, en janvier 1988, Graeme Souness, le manager des Rangers, fait signer Mark Walters. C'est le premier joueur noir de l'histoire du club, ce qui provoque la colère des supporters, qui brûlent écharpes et tickets d'abonnement à Govan.
Un an plus tard, l'attaquant international Mo Johnston, un catholique, après avoir passé deux saisons à Nantes, annonce qu'il va revenir au Celtic, ce qui provoque l'enchantement de supporters du Celtic, car le joueur avait notamment permis au club d'obtenir un titre promis à Hearts, en marquant un but face à Saint-Mirren. Toutefois, Souness, toujours entraîneur des Rangers, prend ses informations : Jonhston n'a toujours pas signé de contrat, or le joueur est en difficulté face au fisc britannique. Le manager des Rangers va alors surenchérir, obtenant finalement la signature d'un joueur qui sera surnommé Judas par les fans du Celtic, et qui aura le droit à l'accueil le plus hostile jamais réservé à Celtic Park.

L'intensité des contacts est
énorme lors du Old Firm.

Depuis l'arrêt Bosman, les deux clubs ont diminués leurs restrictions de recrutement. Les Rangers ont recrutés des joueurs catholiques comme Basile Boli, Lorenzo Amoruso ou Jean-Alain Boumsong, qui avouent signer dans les vestiaires pour ne pas déchaîner les foudres des supporters des Rangers.

Tous n'ont pas fait preuve de la même modération. Ainsi, Paul Gascoigne, catholique des Rangers, a fait renaître les vieilles rivalités locales, inscrivant quelques buts lors du "Old Firm", en obtenant quelques cartons rouges également, mais aussi en répondant aux quolibets des supporters du Celtic en 1997, en les provoquant, mimant un joueur de flûte, le symbole des fanfares orangistes (des supporters des Rangers). Tout un symbole...

Aujourd'hui, le public du Celtic est aux deux tiers catholiques, et celui des Rangers à 95% protestant. La rivalité entre "Gers" (Rangers et "Bhoys" (Celtic) est d'autant plus forte qu'ils se disputent quasi-systématiquement les titres seuls. Sur 105 titres de champions distribués, les deux clubs en ont récoltés 89 (50 pour les Rangers, 39 pour le Celtic).

Chris Sutton s'emploie pour tenter de stopper Michael Mols.
Les coups bas volent dans chaque Old Firm.

Quelques réactions sur cette rivalité

King Billy (manager du Celtic) :(alors que le Celtic est mené 2-0 à la mi-temps d'un Old Firm et que leur public se met à entonner un "You'll never walk alone") "Ecoutez, eux, ils y croient toujours, ils n'ont pas renoncé. Alors, si ce n'est pour vous, gagnez au moins ce match pour eux". (Le Celtic l'emportera 4-2)

Football-Rivality - 2005

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