La rivalité entre la Lazio Rome et l'AS Roma
Si certains joueurs de football se préoccupent davantage de leu paye que du maillot qu'il porte et de l'écusson qu'ils embrassent après un but inscrit, à Rome, on est où Laziale ou Roma. Les 22 acteurs sont fiers de leurs couleurs, et le spectacle proposé est très rude, et pas seulement dans les tribunes...
Pour vraiment comprendre la rivalité qui oppose la Roma à la Lazio, il faut toutefois se pencher vers le passé, au début du XXème siècle. En effet, en 1922, Rome possédait 8 clubs évoluant en 1ère division italienne (la Lazio, le Roman, la Juventus, la Fortitudo, l'Alba, l'Audace, la Pro Roma et l'UC Romana). Il faut savoir que chaque club correspondait à un quartier et qu'une énorme rivalité (classes sociales, honneur du quartier...) existait entre ces différents clubs. Toutefois, la réussite des politiques menées par les clubs du Nord comme la Juventus Turin, le Torino, le Milan AC, l'Inter, Bologne, a amené les clubs romains à réfléchir. En effet, les clubs du Nord s'étaient renforcés grâce à l'apport précieux des petites villes qui s'étaient intégrés aux clubs prestigieux.
En 1922 toujours, la Fortitudo s'était qualifiée dans la poule sud du championnat, s'inclinant toutefois lors des deux rencontres l'opposant à Pro Vercelli pour déterminer le champion d'Italie. Le fait que le club soit passé si près du titre l'amena à réfléchir, et le club décida de se renforcer. La Fortitudo décida alors de fusioner avec le club de la Pro Roma qui venait de s'associer avec l'UC Romana. A ce moment, le nouveau club réunissant les trois anciens s'appelait la Fortitudo Pro Roma.
Par ailleurs, l'Alba a absorbé le club de l'Audace et a également recupéré les quelques joueurs laissés libres par la Juventus, alors dissoute.
A ce moment-là, il ne restait plus que quatre clubs romains :
Un homme a bataillé pour la fusion des clubs romains. Il s'agit d'Italo Foschi. Il est question de politique, car le personnage passé du fascisme au nationalisme, désirait à tout prix que la ville de Rome, même au football, ne soit pas inférieure aux autres villes, et qu'au contraire, elle leur soit supérieure. Il faut souligner qu'il n'était pas romain, mais se considérait comme tel. Il était également membre du Comité National Olympique Italien, et président du Fortitudo Pro Roma. Il fut l'homme qui supposa la fusion des quatre clubs romains.
Pour que cette fusion soit effective, les quatre clubs romains se réunirent le 22 juillet 1927. Le député Ulisse Igliori (président de l'Alba), l'avocat Vittorio Scialoja (président du Roman) et le marquis Giovanni Sacchetti (président de la Fortitudo Pro Roma), ainsi que quelques dirigeants de la Lazio, étaient présents.
Italo Foschi décida dans la constitution du club de l'appeler AS Roma, et de lui attribuer les couleurs du Roman (bleu foncé et jaune, qui représentaient les couleurs de la bannière du Capitole).
Le Roman, l'Alba et la Fortitudo acceptèrent la fusion, quant à la Lazio, le club refusait. Sur proposition du consul Giorgio Vaccaro (un commandant et membre de la milice), les dirigeants de la Lazio convoquèrent une assemblée des associés du club, au cours de laquelle fut élu le président général Ettore Varini et le vice-président le consul Vaccaro (en juin 1927). Varini et Vaccaro exploitèrent le désaccord entre les hauts dignitaires et la milice et obtinrent que la Lazio ne se mêle pas à la fusion. C'est de ce désaccord, qu'est né l'un des motifs prédominant de la rivalité entre supporters de la Roma et de la Lazio.
Il fut décidé que le siège de la Roma soit situé au 35 de la rue Uffici del Vicario, là où était auparavant situé celui du FC Roman. Le stade de la Roma sera le Motovelodromo Appio. Le nouveau club aura également accès au terrain d'entraînement de Testaccio.
A partir de 1927, il n'existe donc plus que deux clubs occupant le devant de la scène à Rome, à savoir l'AS Roma, descendant de l'union des anciens clubs romains, et la Lazio Rome, qui a refusé de se mêler à l'unification des clubs romains.
Les supporters des anciens clubs ayant précédés la Roma, continuait de se rassembler aux anciens lieux de rendez-vous, du moins au début. Mais, bien que les désormais supporters de la Roma n'appartenaient pas aux mêmes classes sociales, une sympathie et un respect s'instaura entre eux.
Depuis, l'AS Roma et la Lazio Rome, pour des raisons politiques notamment, se haïssent au possible. Leurs confrontations sont quasi-systématiquement marquées par des combats entre supporters, voire entre joueurs.
Le 28 octobre 1979, un drame eut lieu du fait de la rivalité entre les deux clubs. En effet, Vicenzo Paparelli, supporter de la Lazio, fut tué par un missile lancé par un supporter ultra de la Roma. Ce n'était que le deuxième supporter décédé à cause de la violence dans le football en Italie, car, avant lui, seul un fan de Salernitana avait été tué à cause de la violence dans les stades italiens.
Le plus exceptionnel dérapage sera celui du 21 mars 2004. Au retour des vestiaires, alors que les 22 acteurs avaient donné un spectacle plaisant, les supporters des deux camps enlevèrent toutes les banderoles et se mirent à crier auprès des forces de l'ordres "ASSASSINS" ou autres insultes de ce genre. Il faut dire qu'une rumeur non confirmée fit le tour du stade très rapidement. Selon cette rumeur, un enfant serait mort à la suite de blessures infligées par des policiers. Pétards et fumigènes pleuvaient en direction des policiers, et, une fois n'est pas coutume, les supporters des deux camps, s'unirent afin de protester contre cette nouvelle terrible. Côté terrain, l'arbitre fut contraint d'appeler le président de la ligue, qui lui conseilla d'arrêter le match, ce que l'arbitre fit, au grand dam des joueurs laziale, tandis que les joueurs de la Roma étaient pour l'arrêt de ce match. Mais pendant ce temps, quelques supporters avaient réussis à pénétrer sur la pelouse, et allèrent parler à des joueurs comme Totti et Cassano, certains profitant même pour proposer aux deux joueurs cités de quitter le club.
Bref, lors de ce derby, la tension est à chaque fois à son comble, aussi bien dans les tribunes, que sur le terrain, étant donné que les joueurs d'un club ne vont en règle générale jamais chez l'ennemi. A chaque fois, que ce soit en tribune avec des banderoles, ou sur le terrain avec des coups donnés discrètement, les provocations pleuvent.
Football-Rivality - 2005
